Une de mes amies de Facebook a publié récemment sur sa page cette photo du cylindre de Cyrus, qui date du VIè siècle av JC. Le texte qui est gravé dessus est remarquable à plusieurs titres.
Il est d’abord parfois considéré comme la première déclaration des droits de l’homme. Le roi de Perse y écrit notamment : « J’ai accordé à tous les hommes la liberté d’adorer leurs propres dieux et ordonné que nul n’ait le droit de les maltraiter pour cela. J’ai ordonné qu’aucune maison ne soit détruite. J’ai garanti la paix, la tranquillité à tous les hommes. J’ai reconnu le droit de chacun à vivre en paix dans la province de son choix ».
En ce jour où ce qui demeure le plus puissant pays du monde, les USA, élisent leur Président, souhaitons que l’esprit de Cyrus continue d’inspirer leur action…
D’un autre côté cependant, le document a été rédigé après l’entrée de Cyrus dans Babylone, en -538 av JC, et la capture par l’armée perse de son dernier roi, Nabonide, décrit comme un despote cruel et incompétent. Comme l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs, ceux-ci ont tôt fait de se donner le beau rôle : en l’occurrence, ici, Cyrus libère les opposants de son ennemi et les rétablit dans leurs « droits ». Mais ces droits intangibles, et les grands principes universels dont ils procèdent, sont en réalité depuis toujours à géométrie variable selon qu’il s’agit de les appliquer à des amis ou à des adversaires. Même l’administration Obama en fournit quotidiennement la preuve (cf les attaques de drônes au Pakistan et ailleurs).
En ce jour où ce qui demeure le plus puissant pays du monde, les USA, élisent leur Président, souhaitons que l’esprit de Cyrus ne continue pas d’inspirer leur action…
(De toute façon, pour ce qui concerne Babylone – et l’Irak-, c’est malheureusement déjà fait…)