Ces deux fondateurs d’une petite entreprise cherchent des fonds pour la développer. Ils font le point sur leurs démarches avec un ami, et s’étonnent que certains investisseurs, qu’ils ont déjà approchés, mais auxquels ils tardent à donner une réponse favorable, reviennent vers eux de façon insistante.
– C’est curieux, on n’a pas vraiment envisagé qu’ils pourraient mettre de l’argent dans notre projet, mais eux, ils veulent absolument le faire.
– Vous ne connaissez pas l’effet Polyeucte ? demande l’ami.
– Euh… Non.
– Et le désir s’accroît quand l’effet se recule : Corneille, Polyeucte, Acte I scène 1. Ignorer les marques d’intérêt, feindre l’indifférence, a toujours été une stratégie de séduction. C’est vrai dans les relations amoureuses, ça l’est aussi dans la vie des affaires.
Eh bien, je vais commenter par le petit bout de la lorgnette. La phrase citée me rappelle mon prof de français en classe de troisième, homme austère et bien-pensant s’il en fut, qui nous surprit tous un jour en déclarant : “La Phrase de Corneille, le désir…, est particulièrement mal venue, en effet, on peut l’écrire autrement : le désir s’accroit quand les fesses reculent mais, déclamée, c’est exactement la même chose !!!”. Je dois dire que, depuis, je ne peux entendre cette phrase (par ailleurs fort juste) sans penser à cette anecdote…