Puisque j’évoquais avant-hier sa descendance, et que 2010 était l’année Henri IV (on “fêtait” ou “célébrait” le 400è anniversaire de son assassinat…), je ne vais pas laisser l’an finir sans rendre hommage au Bien-Aimé.
Son administration fut admirable et juste, comme en témoignent les édits qu’il nous a laissés. On connaît l’Edit de Nantes, autorisant la liberté de culte aux protestants (sauf, curieusement, à Paris), on connaît la poule au pot. On connaît moins les édits somptuaires, de 1601 et 1606, inspirés par Sully, et qu’on pourrait qualifier d’anti bling-bling. J’en extrais cette phrase :
Nous défendons expressément à tous nos sujets de quelque qualité ou condition qu’ils puissent être, dans tous lieux et terres de notre obéissance, de porter or ni argent, ni excès d’étoffes sur leurs habits de quelque manière et sous quelque prétexte que ce soit, excepté cependant aux femmes de joie et aux filous, en qui nous ne prenons pas assez d’intérêt pour leur faire l’honneur de donner notre attention à leur conduite.
Voici un décret rédigé avec une habileté remarquable, au point qu’aucune sanction n’est prévue en cas d’infraction : car si vous portez or et fanfreluches, vous vous désignez vous-même comme putain ou comme escroc. Cette visibilité vestimentaire du filou subsiste encore aujourd’hui, mais on en a perdu la notion, sans quoi personne n’aurait fréquenté Monsieur Séguéla après son apologie de la Rolex, ni confié de l’argent à Monsieur Madoff après avoir vu ses chaussons.
..Il faut rappeler que se donne actuellement à Paris une pièce de théâtre, qui bénéficie d’un très bon “bouche à oreille” et rencontre un réel succès populaire sous le titre d'”Henri IV le Bien
Aimé”. Ceci explique sans doute cela…
De surcroît Ravaillac et Damiens connurent la même douloureuse fin. Mais Ravaillac avait été plus efficace!
Aîe! Tu as parfaitement raison. Comment ai-je pu confondre?
Dans ma chanson Damiens, qui se situe en 1757, sous Louis XV, je
parle pourtant bien “d’un Roi dit Bien-Aimé”…
Merci de ta vigilance!
Mon cher Jean-Pierre,
Je découvre ton blog et ton intérêt pour Henri IV . Si je partage ton admiration pour ses nombreuses qualités et notamment sa pondération de légiste -notamment en matière d’usage vestimentaire (on
devait dit dire “vêture” à l’époque)-, que tu nous afis découvrir, mes modestes compétences en histoire m’obligent à t’indiquer que son surnom est le “Vert Galant” et non le “Bien aimé”, surnom qui
fut celui de arrière-arrièrre (n)….. petit fils, Louis XV. Ce qui n’empêche pas -comme tu l’imagines- que ce vert galant fût sans doute bien aimé de ses (nombreuses) femmes.