J’admire sincèrement ceux qui sont absolument convaincus qu’ils savent comment il faut faire pour réussir sa vie : en général, leur approche se présente soit comme une gestion de projet (définition d’objectifs, de moyens, de délais), soit comme un catalogue de pensées new age. Et comme ils savent pour la leur, il n’est pas rare qu’ils se proposent de vous aider pour la vôtre, car, en plus, ils ont chacun une petite méthode pour y arriver.
Les Américains, qui cuisinent volontiers ensemble le pragmatisme et les bons sentiments, produisent quantité de personnes de ce type, gourous, consultants, coaches, penseurs variés, qui vous racontent comment être un type bien, au travail, en famille, comment être attentif aux autres sans se négliger soi-même, comment être efficace sans penser uniquement à l’argent, comment obtenir ce qu’on veut sans écraser personne, comment se réaliser soi-même tout en démêlant ses vraies motivations des fausses.
Gourou, vu par Fiamma Luzzati
En France aussi, les spécialistes des mêmes questions prolifèrent désormais. Je me dis que je pourrais peut-être en faire partie. Je n’ai bien sûr aucune méthode pour parvenir au bonheur, et j’aurais du mal à aligner avec conviction tous les lieux communs bien pensants requis par ce genre d’exercice. Mais j’ai de plus en plus souvent la sensation que vu mon âge, ma gueule et mon parcours, un certain nombre de personnes seraient probablement disposées à croire ce que je leur raconterais, et à trouver que ça leur fait du bien.
en général tous ceux là foirent leur propre existence. Idem pour tous les donneurs de leçons et moralistes