Est-ce le cap de la soixantaine ? Plusieurs de mes connaissances se retournent sur leur vie et se mettent à raconter leur jeunesse, sur le web ou ailleurs. J’aimerais bien, pour ma part, échapper à cette tentation. Ces lectures n’ont souvent guère d’autre intérêt que la ressemblance de ce qu’elles décrivent avec ma propre existence. Mêmes époques, mêmes lectures, mêmes événements, mêmes lieux de vacances, mêmes émotions, mêmes espérances, mêmes musiques : nos vies croulent sous les points (les lieux ?) communs. Du coup, l’illusion de notre originalité individuelle se réduit en miettes. Notre supposée singularité prend l’allure d’une chimère.
Vu sous cet angle, qu’est-ce qu’une génération ? Une poignée d’individus ayant pataugé dans un même morceau d’histoire. Jetés en l’air comme des gouttes à la crête d’une vague, attrapant un instant la lumière, puis retombant dans la mer immense, pour se fondre en elle, liquides, diffractés, indistincts…
Euh…heureusement que l’image est positive, elle 😉 Vous écrivez merveilleusement bien,et cela, ce n’est pas donné à tous les sexagénaires…