Cigale rasta

A Semur, je n’ai pas fait que chanter. J’ai passé la matinée précédant mon concert en compagnie d’une cinquantaine d’enfants de CE2 et de CM1. Leurs institutrices leur avaient fait apprendre La cigale et la fourmi, à partir de quoi je leur ai demandé de travailler en sous-groupes sur deux interprétations du texte : l’une basée sur le son des mots (le rythme des vers, les rimes), l’autre sur le fond de l’affaire : la confrontation de l’artiste et du “travailleur”.

Lorsqu’ils sont venus me rendre compte de leurs idées, les enfants qui avaient planché sur cette deuxième approche m’ont fait une proposition que je n’ai d’abord pas comprise : « – On pourrait faire parler la cigale très lentement. – Certes, leur dis-je, mais pourquoi ? – Mais… mais, parce que la cigale, elle est… elle est un peu barrée, disons. »

Et là, j’ai réalisé qu’ils allaient me faire une cigale rasta, crasseuse, hilare et défoncée. C’est exactement comme cela qu’ils ont joué la scène. La fourmi était naturellement une petite dame pète-sec effrayée par ce personnage. Jamais cette fable ne m’avait parue aussi drôle. Tout le monde riait.

rasta-muppet.jpg

Le calme revenu, j’ai interrogé les enfants pour savoir à qui ils donnaient raison dans l’histoire. « – A la fourmi ! A la fourmi ! »  Evidemment, moi, pauvre chanteur, j’ai trouvé ça moins amusant.

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LN

En espérant que la vérité ne sorte pas de la bouche des enfants et que la cigale a un avenir certain dans ce monde qu’est le notre!

Gaillard

Bonjour Jean pierre c’est Lucien j’ai deviné qui était ta cigale rasta c’est moi.

Salut.