Ciel

Le mot ciel est l’un des plus beaux qui soit. Qu’est-ce qui fait la beauté d’un mot ? Celle, d’abord, de la chose qu’il désigne. Liberté, par exemple, est un mot magnifique. Et ciel, de ce point de vue, n’est pas en reste, dans ses multiples sens et toutes ses couleurs, bleu ou étoilé, nuages ou paradis.

Il y a aussi sa sonorité. Ciel rend un son bref et doux, d’une très subtile complexité. Une syllabe unique et quatre sons : la sifflante du c comme un léger coup de vent, la diphtongue i-e qui n’en est pas une (mais la bouche qui s’ouvre comme un petit soleil), et le l qui vient mouiller le tout.

Il y a enfin sa morphologie, c’est-à-dire les différentes formes que prend le mot. Ciel fait son pluriel de deux manières, ce qui ajoute à sa singulière beauté. On dira des ciels, quand le mot signifie ce que l’on voit, les ciels de Bretagne, les ciels de Monet, les ciels de lit ; et des cieux, avec une légère emphase, quand il désigne l’espace infini dans lequel évoluent les astres, et supposément les dieux.

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Occultation diurne de Vénus par la Lune © Alain Balagna

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cepheides

Je pensais, quant à moi, qu’il fallait employer le pluriel cieux chaque fois que l’on désigne l’espace au dessus de nos têtes ou bien en référence à une entité supérieure tandis que le pluriel ciels désignait tout le reste… (“les cieux bigarrés de la Toscane” et “les ciels de lits”).