Blog blessant

Je me suis moqué hier d’une fatwa imaginaire. J’avais cité mes sources, et dit que je ne les avais pas vérifiées. On devrait toujours vérifier les sources. C’est fait. Carla Kapsïeva n’existe pas, sauf dans la revue du Collège de Pataphysique, et dans la Brucellose, “revue des Urinoirs et Lieux d’aisance bruxellois”. Son livre Fatwa n’existe pas non plus. J’ai donc commenté comme étant authentique un texte qui ne l’est pas. A la relecture, l’imposture parait évidente. J’avoue qu’à force de m’accoutumer aux absurdités des hommes, elle ne m’a pas d’abord sauté aux yeux.

Je pourrais ne pas en parler, et laisser l’article sur la toile sans revenir dessus. Je pourrais aussi le supprimer de ce blog. Mais ce serait rater une occasion de réfléchir à ce qui me rend triste dans cette affaire.

Ce qui me rend triste, c’est de m’être laissé piéger par des présupposés et des préjugés. C’est d’avoir relayé sans la valider une “information” qui, bien que présentée sous une forme plaisante et humoristique, n’en est pas moins méprisante, voire blessante, pour toute une communauté. C’est d’avoir, même pour rire, en ces temps de tensions et de replis identitaires, jeté une inutile petite cuiller d’huile sur le feu. C’est d’avoir mésusé de ma liberté.

jpa-jan12.jpg

PS: Je précise que je n’ai reçu, à propos de l’article dont je parle, aucune réaction qui m’incite à faire aujourd’hui cette mise au point. C’est juste moi qui n’ai pas aimé me rendre compte qu’en me laissant aller à cette “facilité”, je m’étais conduit comme un con.

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires