Balecquer (s’en)

La langue est une invention perpétuelle. En lisant un article du Monde sur ask.fm, le nouveau réseau qui fait fureur chez les ados, je découvre l’existence du verbe balecquer (que je n’avais jusque là repéré qu’oralement).

je-m-en-balec.jpg

-Ça te fait kiffer d’être insultée ?
-Je m’en balec, sa ne m’atteind pas (sic)

Le mot se présente clairement comme une contraction de « je m’en bats les couilles ». Il offre une alternative moderne aux « je m’en fous » et autres « je m’en branle », ou, moins vulgaire et plus proche phonétiquement, « je m’en balance ». Ce qui pourrait étonner ici, c’est son emploi par une fille (si le e final d’insultée veut dire quelque chose): mais au fond, quoi de plus légitime, pour signifier l’indifférence, que d’évoquer la mise en mouvement d’organes imaginaires?

Va donc pour balecquer, ou plutôt s’en balecquer. Je n’en garantis ni l’orthographe ni la conjugaison, mais ce sont là détails de grammaire dont, aujourd’hui, on se balecque allègrement.

je-m-en-balance.jpg

© Tomoyo

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cepheides

La profusion (terme plutôt faible) des fautes d’orthographe et de syntaxe chez nos enfants, confinant parfois à l’analphabétisme pur et dur, prouve l’échec total de l’école de la République et de
ses moyens “modernes” de formation des “apprenants” (sic). Voilà ce qui arrive lorsqu’on laisse l’idéologie envahir les services publics.