Dans une file d’attente, deux dames parlent des amis qui doivent les rejoindre. L’une dit: – Je te préviens, je ne les embrasse pas. – Ah bon ? s’étonne l’autre. – Oui, tu comprends, aujourd’hui tout le monde se lèche la pomme et j’ai horreur de ça. A part mon mec, et encore. Si j’embrasse, c’est par lassitude…
Embrasser par lassitude… Elle n’est pas mauvaise, celle-là. Je me tourne vers la personne qui vient de prononcer ces mots, et mon étonnement redouble, tant son apparence est banale, et tant j’ai peine à imaginer qu’une multitude, du matin au soir, veuille l’assaillir de signes d’affection.