Mon rapport à l’astrologie, qu’elle soit occidentale ou chinoise, est quasiment inexistant. Je n’y crois pas, malgré une expérience qui aurait pu me faire changer d’avis.
Il y avait dans les années 70, dans une galerie des Champs-Elysées, une boutique dénommée Astroflash. Moyennant quelques francs, on pouvait y faire établir son thème astral par un des “super-ordinateurs” de l’époque. (L’impression, sur du papier perforé, était si bruyante que la machine semblait pousser des cris dignes de la Pythie.) Nous étions une petite bande, sept ou huit amis, qui avions décidé de nous prêter au jeu. Comme il fallait compter quelques minutes de traitement informatique par personne, les premiers avaient attendu les derniers en buvant une bière dans un café voisin.
Chacun avait commencé par prendre connaissance des informations le concernant. Les plus intéressantes se rapportaient aux traits de caractère. Certains disaient : – Ah ! Ça oui, c’est bien moi… Ou : – Mais où est-ce qu’il a été pêcher une chose pareille ? On discutait beaucoup. A un moment, l’un de nous dit : je vais lire successivent les portraits de tout le monde, nous allons voir si le groupe est capable de trouver de qui il s’agit. Et il ramassa tous les papiers.
Certains thèmes paraissaient curieusement évidents. D’autres étaient plus ambigüs. Mais, par élimination, nous avons fini par assigner sans erreur à chacun d’entre nous la description qui lui correspondait. J’aurais pu en déduire que l’expérience était probante, et que l’astrologie n’était pas si irrationnelle que je voulais le croire. Non. Je suis demeuré sceptique. C’est comme les tables qui tournent : j’ai beau en avoir vu, de mes propres yeux, qu’il fallait poursuivre en courant à travers la pièce, je n’y crois pas non plus.
Effectivement, je comprends que l’on puisse être réticent quant à la validité de l’astrologie ! Cette pseudo-science repose principalement sur la position des étoiles dans le ciel, positions arbitrairement regroupées pour certaines d’entre elles sous le vocable de constellations. Outre le fait que ces constellations – images théoriques – ne sont visibles en l’état que de la Terre, elles sont composées d’étoiles dont l’éclat apparent semble le même : en fait, certaines sont proches et peu brillantes, d’autres très brillantes sont à des distances incommensurables. Dès lors, comment prétendre que ces soleils disparates puissent avoir une quelconque influence sur nous ? Le passage d’un avion dans le ciel apporte bien plus de “troubles divers” que ces astres lointains. Quant aux planètes… J’ai jadis travaillé dans une société où les cadres étaient recrutés selon leur “thème astral” et j’étais alors scandalisé par cet obscurantisme : je suis certain que de telles pratiques (réprouvées par la Loi) existent encore de nos jours !