Abruti

​Ayant garé la voiture dans un parking public, j’y reviens après mon rendez-vous. J’introduis le ticket dans la caisse automatique et règle les 4,80 € qui me sont demandés. Puis je retrouve la voiture et démarre.

Arrivé devant la barrière de sortie, je m’aperçois que j’ai oublié de récupérer le ticket validé. Je sors de mon véhicule et repars vers la caisse en courant : naturellement, plus de ticket. Un préposé étant à proximité, je lui expose mon problème. — Vous avez payé par carte ? demande-t-il. — Oui. — Alors montrez-moi le reçu et je viens vous ouvrir. Mais je n’ai pas non plus gardé le reçu.

Le préposé, l’air soupçonneux, m’envoie vers son chef, qui occupe au premier sous-sol une salle de contrôle sombre et entourée des parfums de tous les échappements de la ville. Il me parle à travers une vitre, au moyen d’un micro. — Bonjour, qu’est-ce qui vous arrive ? — Cher monsieur, lui réponds-je, vous avez devant vous un abruti. Ça l’amuse. — Un abruti honnête ou un abruti malhonnête ? Pour ceux-là c’est cinquante euros.

Mais son système lui permet de vérifier que je me suis bien acquitté de ma dette. Il me réédite un ticket. — Abruti honnête. Je suis dans un bon jour : c’est gratuit. Mais cette fois-ci, ne le perdez pas.

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