Carmen Stromae

J’intervenais l’autre jour, dans un collège du Nord, sur la relation qu’entretiennent les mots et la musique. Comme j’avais pris pour (malencontreux) point de départ la préface des Fables et l’histoire de Socrate dans sa prison, je peinais à faire sentir aux élèves toutes les subtilités que recélait l’écriture d’un poète comme La Fontaine, écrivain pour eux anachronique et par conséquent mal choisi.

Je fus sauvé de ce mauvais pas par une fille qui, du fond de la classe, se mit à citer quelques vers de Stromae.

L’amour est comme l’oiseau de twitter
On est bleu de lui seulement pour 48 heures
D’abord on s’affilie, ensuite on se follow
On en devient fêlé, et on finit solo

Carmen-Stromae.pngMerci Mademoiselle, et merci Stromae ! Eureka général et instantané. Tout-à-coup, rimes riches et ultra-riches, assonances, allitérations, rythme, alexandrins, vers libres trouvaient des exemples concrets et mobilisaient l’attention des élèves, trop heureux de m’avoir pris en flagrant délit d’inculture contemporaine, et de m’aider à disséquer la musique de mots que je ne connaissais pas.

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