Une petite araignée est apparue sur mon livre, alors que je lisais dans un jardin fleuri, à l’ombre d’une tonnelle, sur un banc.
Son petit corps et ses pattes, et l’ombre qu’ils projetaient sur ma page, dessinaient un caractère mobile, aux arètes fines, aux mouvements vifs et aux arrêts brusques, qui m’a distrait de ma lecture : traversant le texte, puis faisant halte trois secondes dans la marge, pour y gribouiller une note temporaire dont je me demandais quel pouvait bien être le sens, avant de reprendre sa marche à travers les lignes.
Je l’ai vue ainsi parcourir plusieurs fois, comme en dansant, mais erratiquement, et par à-coups, un paragraphe où il était opportunément question de « l’énigme enchantée de la vie ».