Paître et avoir pété: I. Les Jeux floraux

Voici trois ou quatre ans, ma chanson “Etre et Avoir été” fut couronnée par l’Académie des Jeux Floraux dans la catégorie de la plus belle chanson poétique. Je fus invité à faire le déplacement à Toulouse pour recevoir cette éminente distinction, et interpréter l’oeuvre lauréate devant un parterre de notabilités.
Quelques jours avant la cérémonie, je reçois un appel téléphonique. De manière très courtoise, mais très insistante, on me demande de prévoir un autre titre pour ma prestation. Je m’en étonne, et m’enquiers  du pourquoi de la chose. “- C’est, me dit-on, que votre texte est de nature à choquer les oreilles élégantes qui seront présentes à notre soirée.
–  Ah! bon?  C’est pourtant ce même texte que vous couronnez… 
– Certes, et nous ne revenons pas là-dessus. Mais s’il vous plait, chantez-en un autre.
– Et pourrais-je au moins connaître la raison?
– …
– Mais encore?
– … le mot péter… Vous employez le mot… péter… dans la chanson…”

Diantre! Pour une si vénérable institution, remontant au XIVè siècle, qui était déjà plus que bicentenaire du temps de Rabelais, qui eût cru que l’emploi d’un tel mot constituait une audace aussi considérable…

Je ne suis pas allé à Toulouse, où j’avais pourtant fort envie de manger un gros cassoulet.

cassoulet.jpg

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires