« Très rapidement, l’idée que je me faisais de la grandeur divine m’apparut inconciliable avec ce que je voyais sur la terre (…) Et cependant le mot athée m’est insupportable ; je le trouve bête, étriqué, il sent la mauvaise poussière des siècles, il fait vieux jeu et borné (…) et me met hors de moi, comme tout ce qui est satisfait de soi et se prétend avec suffisance entièrement affranchi et renseigné ».
Ainsi parle Romain Gary, dans La promesse de l’aube, et je ne saurais mieux traduire mon sentiment personnel. Les certitudes, dans un sens ou dans l’autre, ne sont pas dans ma nature. La conviction absolue du croyant ou l’assurance arrogante de l’ « esprit fort » me sont également étrangères, et souvent sources d’irritation. En présence du premier je joue volontiers les libres penseurs. Face au second, j’invoque le mystère. J’habite quelque part entre les deux, sur la crète, là où passe la ligne de partage des âmes, en équilibre entre des pentes qui roulent vers des avals obscurs.
… et, pourtant, nombre de disciplines scientifiques (astronomie, paléontologie, éthologie, biologie, physique fondamentale ou quantique, etc.) nous montrent que, s’il existe un Dieu – ce dont je doute fortement -, il ne peut pas être celui décrit par nos religions, toutes nos religions !