Mon ami Patrick G. m’envoie (en réaction à mon récent “malade qui n’en meurt“) un témoignage que je retranscris ci-après :
“Moi aussi je l’ai entendu ce dicton lors de parties de belotes que mon père disputait avec ses collègues au retour des parties de chasse.
Quand l’un d’entre eux prenait le coeur pour atout, on entendait : – QUI N’EN A PAS EN MEURT !
Un jour je leur ai demandé pourquoi ils disaient toujours ça, parce que c’était une évidence que sans coeur on mourait…
Mais ce que cela signifiait pour eux, c’était autre chose: c’était qu’il fallait toujours être bon, accepter, donner, offrir, partager, même si parfois c’était difficile, car sinon on dépérissait, on se desséchait : on mourait de ne pas avoir de coeur.
Pour bien vivre, il fallait avoir du coeur tout au long de sa vie. Et donc pour bien mourir il fallait aussi en avoir eu.
Voilà les explications que l’on m’a données. Je continue à les transmettre à mes enfants et petits enfants. C’est une règle de vie. C’est religieux, en fait.”
Je trouve cette explication lumineuse. “Malade qui n’en meurt”, l’expression en vigueur chez nous, est obscure, compliquée. Elle nous a encombré l’esprit inutilement, et nous a privés, moi et mes proches, de nous rappeler en tant d’occasions une parole de sagesse et d’amour. Du coup je me suis demandé si nous ne souffrions pas, au moins quelques-uns, dans ma famille, d’une petite atrophie du coeur, qui met un peu de mort dans notre vie, et fait que nous passons parfois à côté des autres, comme des zombies.
Tout ce qui n’est pas donné est perdu
On en peut donner que ce que l’on a reçu ou reçoit
Tout ce qui n’est pas reçu est perdu …aussi.
Aventure de coeur et d’intelligence, de “coeur pensant”
Mère Teresa… la barre est très haute ! Les Indous la vénèrent, son visage n’était que lumière et la puissance de son amour vertigineuse. Je découvre en lisant ” Le Royaume de sa nuit”, très beau
livre d’Olympia Alberti, la nuit mystique de Mère Teresa -une souffrance qui a duré 50 ans- transcendée par amour du prochain.