Le bateau de pêche date de 1937. Je tiens ce titre pour un pur chef d’oeuvre. C’est une miniature proche de la perfection, une fable en rimes riches voire ultrariches où tout est léger, subtil, poétique, intelligent. Il lui manquait sans doute un refrain pour en faire un véritable succès.
André Hornez, son parolier, et Paul Misraki, son compositeur, ont écrit dans les années 30 et 40 quelques-unes des chansons les plus célèbres du répertoire populaire français. Ils l’ont fait ensemble (Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine, Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux) ou séparément (Tout va très bien Madame la Marquise pour Misraki, Tant qu’il y aura des étoiles, ou encore C’est si bon pour Hornez, entre autres…) Pour leur petit Bateau de pêche, j’ai choisi l’interprétation de Brassens (in Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse), plutôt que celle de Jean Lumière ou la version de Ray Ventura, parce qu’elle rend pleinement l’écriture de la chanson et le goût exquis de sa composition.