Finn

Finn-c-Ludmil-Pandeff.jpg

© Ludmil Pandeff

Un chien blanc est étendu dans les draps de ses maîtres, son regard est douloureux et paisible, il est en train de mourir, ou il vient de mourir. Il s’appelait Finn, je ne crois pas l’avoir connu.

Il appartenait à des amis américains, qui ont annoncé sa mort sur Facebook, avec cette photo, et ces dates : 13 août 1999 – 30 novembre 2011.

Il y a quelque chose de touchant dans cette image : le mystère impalpable et essentiel d’une vie qui s’évanouit, dans la pâleur, la gracilité, la sidération, l’évanescence, le désarroi, l’affliction, la beauté, le silence.

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Jacques Langlois

C’est la limite de la pensée pascalienne évoquée récemment: on meurt aussi (et surtout) dans son lit!

muriel

Oui…! Ce polaroïd ressemble à une icône de la descente vers la mort : cet être canin, immobile sous la diagonale accusée du drap, le museau pointé vers son angle inférieur, semble inexorablement
voué à elle ; son corps émacié, presqu’un aplat, ton sur ton sur le linge ivoire, est gagné par l’abstraction, l’effacement silencieux. Seuls persistent, noirs comme du charbon, sa truffe déjà
mate, son oreille creusée comme un coquillage, et son œil, aussi profond, douloureux et réflexif à l’approche de la mort que celui d’un humain… L’être-là en lutte muette et sidérée avec la
disparition…

les cafards

image magnifique et terrible et on sait ce que c’est !