L’homme a 91 ans, il est alerte et vif. Les circonstances de la vie font que nous passons vingt-quatre heures en sa compagnie. Cela laisse le temps de parler de tout, et même, en cette période électorale, de politique.
– Je ne fais pas de politique, mais je m’y intéresse. Je suis la campagne, j’écoute ce que promettent les candidats.
– Ah bon ? m’étonné-je, vous êtes attentif à leurs promesses ?
– Bien sûr, me répond-il en souriant. C’est utile, les promesses… D’ailleurs, vous savez… (son sourire tout-à-coup s’amuse de ce qu’il va dire, en même temps qu’il paraît venir de très loin) ma mère avait coutume de dire : « Les promesses rendent les enfants joyeux ».
