Les villes éteintes de Thierry Cohen sont des villes imaginaires mais réelles. Réelles, parce qu’elles ne sont pas inventées : il s’agit bien de Rio, de New York, de Tokyo. Imaginaires parce que dépourvues de ce qui caractérise l’habitat humain depuis le fond des âges : un rassemblement de foyers, donc de feux, donc de lumière. Ce sont par conséquent des villes sans hommes, et donc probablement d’après les hommes, que nous voyons dans ces villes éteintes : elles signifient une radicale extinction.
Plus de pollution lumineuse, plus de pollution tout court : le ciel apparaît. Pas un ciel imaginaire, mais celui qui se trouve réellement au-dessus de ces villes (photographié, pour les besoins de la photo, dans un autre lieu, désert, situé à la même latitude, et donc identique à quelques heures près). Du coup, l’inversion s’opère. La Terre, terne, morte, n’obscurcit plus le ciel. La lumière redevient céleste. La vie s’est envolée et brille là d’où elle est venue : dans les étoiles.
Villes éteintes, Thierry Cohen, exposition à partir du 8 novembre 2012, Galerie Esther Woerdehoff 36 rue Falguière 75015 Paris
Lumineux, j’irai voir !