Migrants

Nos vies sont devenues si longues et nos raisons si courtes
Qu’on ne sait rien du monde où l’on va finir par échouer
On est tous des marcheurs face à la steppe avec nos yourtes
On est tous des errants avec l’océan à braver*.

Migrants. J’aurais dû écrire migrants, à la place d’errants.

Sur le fond, c’est presque la même chose, mais désormais, je chanterai migrants. On est tous des migrants. Nous faisons semblant de l’ignorer, (et comme il est dur, mon Dieu, de savoir que notre petit confort va finir !), mais face aux bouleversements du monde qui nous attendent, nous risquons de ne pas tarder à être tous comme ces malheureux qui cherchent à traverser la mer, et se noient, parce que leurs villes ou leurs pays sont devenus invivables.

migrants noyésNous sommes pareils à eux. Nous ne le savons pas encore. Ou – et c’est peut-être ça, au fond, qui nous effraie dans ces drames, et nous y rend vaguement indifférents : nous ne voulons pas le savoir. Nous sommes pareils à eux. Et eux, en tout cas, sont pareils à nous. Exagérément pareils.

* Le Cap & la Boussole, paroles et musique Arbon

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