Ze Grieks

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Claudine s’est mise il y a quelques mois à l’étude du Grec ancien. Elle doit régulièrement rendre des devoirs auxquels elle consacre plusieurs heures par semaine. Un long voyage fournissant une occasion privilégiée pour travailler ce genre de matière, elle avait, lors de notre retour de Birmanie, ouvert ses cahiers dans l’avion.

A côté de nous était installé, avec difficulté vue sa corpulence, un Allemand énorme, teutonique, qui débordait de son siège. Comme il avait envie d’entamer la conversation, il se met à nous raconter (en anglais, avec un accent à couper des saucisses) qu’il venait de passer trois semaines en Thailande, en célibataire, qu’il en était à son quatrième séjour dans le pays tellement il le trouve plaisant, et que les gens y sont absolument délicieux. Nous écoutons poliment sans solliciter de détails. Un bref silence s’installe. L’écran video en face de lui ne marche pas, il n’a pas de livre. Il tente de renouer le fil, en s’adressant à Claudine qui a plongé le nez dans ses cours.

– Und wat are you reading ? demande-t-il intrigué.
– Greek. I’m reading greek.
– Was ? Ach !… Ze Grieks, zey have no money…

Il est rare de rencontrer une personne qui ressemble trait pour trait à la caricature qu’on pourrait en faire. C’était le cas de ce Germain-là.

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