Tristane Banon et le bal des cyniques

Hier vers 13h, j’ai vu que le site du Monde annonçait : « Selon le nouvelobs.com, la romancière Tristane Banon, qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol, sortira le 13 octobre un livre de 126 pages sur l’affaire. Edité au Diable Vauvert, l’ouvrage est intitulé Le Bal des hypocrites ».

Je n’apprenais rien, Marion Mazauric m’avait mis dans la confidence depuis quelques jours.

Ce qui était en revanche très instructif (à vrai dire, ça m’a plutôt fait froid dans le dos), c’étaient les commentaires laissés par les lecteurs. Dans leur grande majorité, ils tournaient sur le thème « – Eh ben voilà, tout ça pour ça. C’est juste une histoire de fric ». Les réactions s’empilaient les unes aux autres. Le Bal des cyniques, pour le coup, fonctionnait à plein régime. En les lisant, je me suis souvenu d’une phrase de Vladimir Volkoff : « Il y a deux sortes de naïveté : celle qui ne croit qu’aux causes généreuses, et celle qui ne croit qu’aux mobiles intéressés ».

Cette naïveté des cyniques est aussi bête que la première, mais elle est plus méchante : elle salit.

Tristane-Banon-c-Reuters-Gonzalo-Fuentes.png

© Reuters / Gonzalo Fuentes

En l’occurrence, la plupart des grands éditeurs avaient depuis quelques semaines approché Tristane Banon pour avoir son livre, en lui offrant des ponts d’or. Elle est allée au Diable Vauvert, parce qu’elle connaissait Marion et sa sensibilité féministe (de Virginie Despentes à Titiou Lecoq). Elle n’a pas touché un euro d’à-valoir.

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Brian Thompson

Merci d’avoir remis les pendules à l’heure. Le fric n’est pas tout pour tout le monde.