Reconnaître un con

Le con est partout. Observons-le : on le croise, dans la rue, le métro, au travail, au marché. Bien que la plupart du temps il soit inoffensif, il est parfois dangereux, surtout quand il se promène armé. Il parle (et dit alors des conneries). Il prie (les voies de Dieu sont impénétrables). Il vote (pas comme vous, en général). Il n'aime pas trop qu'on rie, parce qu'il a tendance à penser qu'on se moque de lui. Il a des certitudes, qu'il n'aime pas qu'on conteste. Si on croise sa route un jour où il est énervé, (ou ivre, ou en colère) on peut malheureusement se retrouver à un con de la mort.

Il va de soi que ceux qui tentent de contenir la bêtise sont plus exposés aux cons que les autres, de même que les médecins qui essayent de juguler une épidémie sont plus exposés aux virus que ceux qui en restent à distance. Alors, si un con virulent les chope, hou la la, pan pan !… Ciao. Ce sont les risques du métier.

La mode est en ce moment au con barbu et fanatique, un excellent modèle, mais attention : il y a des cons de toutes tailles, de toutes couleurs, de tous âges, de toutes croyances, de tous bords. Comment alors le reconnaître ? C'est simple : le con croit qu'il peut éradiquer les cons.

D'ailleurs moi-même, assez souvent, j'ai des rêves de con.

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© Xavier Gorce / Le Monde

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