© Joël Mathieu
Joël Mathieu a pris cette photo lors d’une représentation récente d’ “A la différence du cochon”. Si je l’aime particulièrement, c’est que j’y retrouve ce que j’ai voulu faire (avec l’aide si précieuse de Jorge Parente) dans ce spectacle: non pas un récital de chanteur à guitare, mais un voyage dans mes chansons, dont la dominante serait les textes. C’est cela que cette photo dit : la présence de la musique, et dans le même temps la liberté que je prends par rapport à elle, pour une échappée belle vers des horizons poétiques, pour une sortie du cadre (ou ici de la sangle), et un voyage du parlé au chanté, du chanté au dit.
Joël est un photographe qui me suit depuis plusieurs années. C’est un homme très fin, très cultivé, très généreux. Il connait fort bien mon univers, et chaque fois qu’il prend des photos de mes concerts, il sait capter l’instant magique. Je me souviens de photos prises à l’Européen où il a saisi Scott en premier plan, tout en en faisant mon double, mon ombre et mon fantôme. C’était impressionnant, parce que cela reflétait exactement le rapport musical et scénique qui existe entre nous.
Ici, il a capté ce mouvement à travers la guitare, si étrange et pourtant si naturel pour moi, comme si je cherchais à suivre les sons qu’elle et moi venons d’émettre, comme si les mots s’envolaient vers un ailleurs joyeux, comme si ma main se levait pour leur dire “bon voyage !”