Nonante

Aujourd’hui, Papa a quatre-vingt dix ans. Nous sommes ensemble à la campagne depuis quelques jours, et nous avons passé plusieurs soirées à reparcourir en chantant tout le répertoire de la chanson française de 1900 à 1945. Je redécouvre, ou découvre, à cette occasion, nombre de valses, de mélodies dont on pouvait tenir la note, de paroles cocasses et d’interprètes oubliés.

Cela m’a donné envie de lui écrire, pour cet anniversaire, une chanson dans cet esprit-là, à trois temps, avec un air qui se chante, comme il se doit. Je l’ai appelée Nonante, et j’en ai fait deux versions : l’une “personnelle” dont le refrain évoque des personnes et des lieux qui ont marqué sa vie à lui, et une autre “grand public”, qui fait plutôt appel à la mémoire collective. C’est celle que je vous livre ici.

Nonante
Ça fait quatre fois vingt plus dix
Ou trois fois trente
Un calcul dont nos fronts plissent
  Sous les variantes
Nonante

Nonante
C’est un âge de phénix
Ou d’éléphante
Pourtant le corps rapetisse
Chose étonnante
Nonante

Refrain :
Et tu revois les matins clairs
Du lumineux et chantant avant-guerre
Les cong’pay’, les surprises-parties
Tous les moments heureux avec Mamie
Tu l’as aimée tu as été père
Et puis grand-père et puis arrière grand-père
Tout a passé si vite si vite
Quatre vingt dix années ont pris la fuite

Nonante
Les horizons s’engourdissent
Quoiqu’on invente
Et l’esprit boîte à malices
Parfois s’absente
Nonante

Nonante
Mais les chansons de jadis
Les valses lentes
Dans ton cœur toujours frémissent
Et tu les chantes
Nonante

Refrain

Nonante
Ça fait quatre fois vingt plus dix
Ou trois fois trente
S’il fallait que j’arrondisse
Non je plaisante
On s’en tiendra à cent moins dix
Nonante

Ayant trouvé le moyen de mettre à nouveau du son “personnel” sur ce blog, je vous offre en prime le tout premier enregistrement de cette chanson, un simple guitare-voix réalisé sur mon iphone.