Lower Bottom / Bagatelle

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“Lower Bottom” (détail) © Charlotte Yonga

Il se tient à Bagatelle, sous le titre de Circulation(s), un festival de la jeune photographie européenne. Les artistes sélectionnés exposent des “séries”. L’une d’elles, consacrée à un bas-quartier d’Oakland dénommé Lower Bottom, dans l’agglomération de San Francisco, est l’oeuvre de Charlotte Yonga. Parmi quelques portraits saisissants, elle signe celui de cette femme, dont j’ai pris le détail de la tête en gros plan.

Il se dégage de ce visage un extraordinaire mélange d’étrangeté, de noblesse, de force et de beauté. On lit dans le catalogue de l’exposition : « La recherche de Charlotte Yonga interroge le rôle du portrait au sein de l’image documentaire. Soucieuse de garder en mémoire un lieu et ceux qui l’habitent à un instant précis, elle aime observer cette situation, où une personne devenant modèle, adopte une posture singulière, entre son contexte habituel et l’objectif d’une inconnue ».

Singulière est aussi la confrontation de cette photo avec le cadre du jardin. Elle est installée au pied d’un Adonis de pierre d’un classicisme impeccable. Statue contre photo, ancien contre moderne, gris contre couleur, homme blanc contre femme noire, nudité contre mauvais goût : le contraste des deux figures est parfait.

Bagatelle-Charlotte-Yonga.jpg

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6 Commentaires
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arbon

Merci Charlotte. Moi ce sont vos photos qui m’ont fait plaisir. Bravo pour votre travail !

Charlotte yonga

Arbon, je ne vous ai jamais remercié pour cette publication. Cela m’a fait pourtant très plaisir. Merci donc avec beaucoup de retard…

Blog(fermaton.over-blog.com) No-21. -THÉORÈME NOIRE. – On est des Qubits d’information ?

Clo

Jolie définition ! Pourtant est-ce si important d’énoncer ce qui est beau ou laid, de décréter le vrai et le faux, de distinguer le bon du mauvais en matière d’art, et faire ainsi le lit de l’art
officiel, du bon gout et des préjugés ?
L’erreur étant la structure fondamentale de la réalité (réflexion Nietzschéenne) : quel instinct, quelle impulsion irrésistible nous guide « Par delà bien et mal » ? Pour moi la force d’une œuvre,
éloignée des canons comme cette photo, c’est sa liberté.

arbon

Le bon goût, je ne sais pas. Mais j’aime cette définition du mauvais (Martial Raysse, à propos de sa grande Odalisque) : La beauté c’est le mauvais goût. Il faut pousser la fausseté jusqu’au
bout. Le mauvais goût, c’est le rêve d’une beauté trop voulue.

http://maisquiestarbon.over-blog.com/article-mauvais-gout-51802019.html

Clo

Qu’est que le bon goût ? Photo top certainement une des meilleures de l’expo.