Molière ouvre sa pièce “Dom Juan” sur un éloge du tabac, que j’ai déjà cité, où il est dit que l’usage de cette plante inspire l’honneur et la vertu. Dans un ouvrage quasiment contemporain (il date de 1694) intitulé Histoire générale des drogues, l’apothicaire Pierre Pomet donne des détails (médicinaux) sur cette “vertu” :
« La vertu du tabac c’est d’être vomitif, purgatif, vulnéraire, céphalique. Il convient à l’apoplexie, à la paralysie et aux catarrhes. Il décharge le cerveau d’une lymphe dont la très grande quantité ou mauvaise qualité incommode cette partie. L’usage, en fumé ou mâché, convient dans les maux de dents, la migraine, les fluxions de tête, dans la goutte, les rhumatismes et autres affections causées par un dépôt d’humeurs glaireuses ».
On comprend dans ces conditions que certains médecins aient longtemps fait l’éloge de la cigarette.
Cependant, dès avant l’époque de Molière, le poète Saint-Amant écrivait :
Non je ne trouve pas beaucoup de différence
De prendre du tabac à vivre d’espérance
Car l’un n’est que fumée et l’autre n’est que vent
Il prenait déjà joliment ses distances avec des substances ou des sentiments qu’il jugeait pourvoyeurs d’illusions. (Notons au passage que vivre d’espérance ne garantit en rien l’espérance de vie.)
Le tabac c’est tabou, on en viendra tous à bout !
Vulnéraire : qui guérit les blessures (je recopie mon dico…)
vulnéraire ? késako ?