J’ai lancé il y a un peu plus d’un an une consultation sur ce blog, en proposant l’écoute de maquettes, ce qui m’a valu pas mal d’avis et de commentaires (mais presque toujours par email, et donc non visibles par tous). Malheureusement, le système qui me permettait de charger mes musiques non publiées sur deezer, et de faire ensuite un lien vers elles depuis ce blog, a cessé de fonctionner il y a plusieurs mois… Je n’ai donc pas pu soumettre au même exercice les chansons les plus récentes.
Au total, j’ai enregistré une trentaine de titres, et certains d’entre eux en plusieurs versions (courte, longue, différentes tonalités). Cela fait trente-six maquettes, d’après mes calculs. Pour finir, j’en garde douze. Un tiers. J’ai “jeté” deux chansons sur trois… La corbeille informatique de mon ordinateur a broyé un nombre incalculable d’octets sonores, et dans certains cas, cela m’a été douloureux.
La mortalité infantile des chansons s’avère ainsi très élevée. Et encore, je ne parle pas ici de celles qui avortent en cours de composition, ou que je finis à peine d’écrire et que je ne chante plus jamais, ou qui dorment, avec leur mauvaise musique ou leurs couplets manquants, dans le tiroir de mes brouillons. Je parle de celles dont je pense qu’elles sont viables et bonnes, mais que les circonstances se chargent d’éliminer.
Les raisons de ces disparitions sont multiples. Mais la principale, c’est une réception mitigée par la (ou les) première(s) personne(s) qui écoute(nt). Un “bof” – exprimé ou implicite – est souvent létal. C’est que je dois être bien influençable, pensez-vous. Je ne crois pas, pas tant que ça. C’est plutôt, quand il s’agit de mes proches, que j’ai confiance dans leur jugement. Je l’ai expérimenté, et presque “étalonné” au fil des ans. Claudine porte une responsablité immense, quand je lui présente un morceau nouveau-né, elle a pratiquement sur lui un pouvoir de vie et de mort.
je suis totalement contre ce crime qu’est l’avortement … de tes chansons. un jour peut-être tu te rendras compte de ces contines mozariennes que tu as assassinées !!! Il faut parfois un tout
petit rien pour faire un tube et d’une chanson sans signification faire jaillir plein d’émotions. Un air qui revient chatouillant l’oreille, un refrain qui te hante et que tu reprends toujours
pareil… un tout petit rien qui peut être épatant…
Comme chantait Bourvil:
“Qu’est-ce qu’elle a, mais qu’est-ce qu’elle a don(c),
Ma p’tite chanson,
Qu’est-ce qu’elle a, qu’est-ce qu’elle n’a plus,
Ma p’tite chanson,
Qui n’te plaît plus?”
Bon, il y a au moins une bonne nouvelle dans ce “post”, c’est que tu as de la matière pour deux albums supplémentaires, sans compter les anciennes chansons restées dans tes cartons (…j’en
connais), ni celles à naître.
Quant au droit de vie et de mort des proches et du public, méfiance tout de même. Il a fallu des années pour que Montand, bien aidé par Cora Vaucaire et Gréco, finisse par imposer une petite
chanson sans refrain issue d’un film maudit. Elle s’appelle “Les Feuilles Mortes”.
Attention à ne pas mettre au panier trop vite des feuilles qui auraient la vie devant elles.