Ferré, la nuit, les cons

Quand on lui demandait pourquoi il aimait la nuit, Léo Ferré répondait : – Parce que la nuit, les cons dorment.

Voilà une réflexion bien frappée. Dans l’abord, elle me fait sourire. Mais juste après, je m’interroge : qu’est-ce qu’il y a de vraiment vrai là-dedans ? C’est qui, les cons ? Les gens qui travaillent et doivent se coucher tôt ? Mais font-ils cela par plaisir ou par nécessité ? Sans doute, parmi eux, certains sont-ils en effet connement contents d’eux-mêmes et de leur sort. D’autres, cependant, n’ont rien choisi du tout. Ils subissent. Qui sommes-nous, Léo, pour les juger ? Tout le monde n’est pas assez fort pour s’affirmer libre, est-ce de la connerie pour autant ? Et puis, est-ce qu’on ne croise pas aussi des cons, la nuit ? Et mépriser, ça sert à quoi ?

Ferré poursuivait : « La nuit, il reste les marrants, les terribles… »

C’est parfois terrible, d’être marrant.

Ferré © MUUS SIPA

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