Discours sur l’origine de l’univers

Lorsqu’il y a deux semaines, j’ai évoqué ici Etienne Klein et son goût pour les anagrammes, j’ignorais que j’allais recevoir quelques jours plus tard son nouveau livre, intitulé “Discours sur l’origine de l’univers” (c’est beau comme du Fontenelle, et les Entretiens sur la pluralité des mondes). Signe infaillible qu’il devient “bankable” (aux yeux de son éditeur au moins) : sur la couverture, son nom d’auteur est imprimé en caractères beaucoup plus gros que le titre.

Etienne nous invite à une petite excursion du côté du big bang, et même -tant qu’on y est- au-delà. D’après ce que j’ai compris, il faut commencer par se munir d’un couteau sans manche et sans lame, le plonger dans l’assiette de soupe primordiale que l’univers nous propose à ses confins, puis escalader le mur de Planck à l’aide de supercordes ou de tout autre modèle de treuil ontologique, patauger quelque temps dans la matière noire, poursuivre encore un peu la route au nord du pôle Nord en faisant attention de ne pas glisser sur une dimension cachée, admirer au passage un panorama d’univers exotiques qui ne ressemblent pas au nôtre, et aboutir, par une entrée dérobée, dans la caverne de Platon, où Parménide et Héraclite, les vieux frères ennemis (Etienne ne dit pas que c’est eux, mais comme ils ne sont pas botoxés, impossible de les confondre avec les jumeaux Bogdanov), ayant chacun une main fermement posée sur une réplique de la cuisse de Jupiter, se disputent une bicyclette bleue repeinte en rouge.

C’est passionnant, et impeccablement clair, comme d’habitude.

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PS: le livre d’Etienne est en vente en librairie à partir du 20 octobre (Flammarion).

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Bonjour,

Vous êtes cordialement invité à visiter mon blog.

Description : Mon Blog(fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.

La Page No-15, THÉORÈME DU SABLIER.

LA CONSCIENCE ET LE SABLIER ?

Cordialement

Clovis Simard

Clo

Quelques réflexions tirées de mes notes de lecture sur l’Origine selon Etienne Klein :
« Que la question de l’origine de l’univers puisse constituer un mystère » est admis – plus ou moins. La science cherche à repousser les limites de la connaissance, elle ne prétend pas trouver la
cause 1ère.
Dés lors que « penser le commencement du monde revient rigoureusement à penser son absence », par quel tour de passe-passe cette absence a-t-elle pu « se transmuter en présence? » s’interroge
Etienne.
Le physicien souligne (comme Bergson auquel il se réfère) que vouloir appréhender par la pensée la transition entre le non être et l’être revient à faire de l’ontologie. « Penser l’absence par sa
représentation » annule de facto l’objet que l’on prétend saisir en lui conférant une substance…
Mystère paradoxal que St Jean a l’audace d’invoquer lorsqu’il affirme post résurrection : « Dieu nul ne l’a vu ». Au plus intime de son être, le disciple bien aimé sent la présence de l’absent. Il
ne confond pas Dieu en la personne du Ressuscité, sa Foi repose sur une intuition mystique.

Clo

Ah, dommage !
J’imagine que si les chats parlaient, ils auraient un sens de l’humour “very british” et forcément le gout du paradoxe (auquel Etienne ne resterait probablement pas insensible). Cette pensée m’ est
venue au petit déjeuner entre deux lévitations de ma tartine beurée (non je ne fume pas tôt le matin).

VIGNALS

mais Etienne n’aime pas les chats, il vous le confirmera … !

Clo

Quel talent !

Ton commentaire donne envie de se plonger illico dans le livre d’Etienne qui a l’air fun. L’origine du monde, un sujet pas évident dont on comprend – après moults démonstrations savantes – que la
conclusion est qu’on ne sait rien ! (ce qui est déjà quelque chose).

Les Happy few qui ont assisté à la série de concerts de l’Essaïon fin 2008 n’ont pas oublié votre duo – entre sciences & pataphysique, gags & chanson. Un grand moment (qui aurait bien plu
au Bison Ravi).

Etienne Klein nous avait expliqué la superposition des états d’un (pauvre) chat enfermé dans une boite et soumis à un diffuseur de poison. Pour un observateur extérieur, “le chat est-il vivant –
est-il mort” ?
Où l’on voit déjà que l’univers est « une série d’approximations » et la vérité toute relative … puisque les deux sont possibles (pas pour le chat, mais pour nous).
La démonstration bidonnante du « Paradoxe du chat beurré » d’Etienne Klein, en écho à la chanson d’Arbon intitulée « Le Chat de Schrödinger » (chanson philosophique & idiote) est disponible sur
ce Blog et sur Utube.

Tout ceci tend à indiquer :
1) Que certains physiciens (non des moindres) ont le sens de l’humour, tout comme certains chanteurs
2) Qu’ils aiment probablement les chats (une grande qualité à mes yeux)
3) Et que si les chats parlaient etc…( à suivre)

jacques langlois

Oh, moi, depuis que j’ai lu les thèses de doctorat et les livres des frères Bogdanov, je sais déjà tout sur le sujet, non?