Qui sait encore où se trouve Cythère
Son petit port ses barques ses pontons
Ses rosiers ses coins d’ombre ses moutons
Et ses plaisirs joyeux dans leur mystère ?
Qui sait encore où se trouve Cythère ?
En ces temps décadents et délétères
D’un Occident où tout est dévoilé
Où toute intimité est étalée
Où le porno devient réglementaire
Qui sait encore où se trouve Cythère ?
Pauvre Vénus
Laminée par tant de minus
Où tu habites
Ils s’en foutent belle Aphrodite
Ils font du rase-mottes sur tes terres
Et multiplient partout le cul banal
En mêlant virtuel et libidinal
Le jeu d’amour vire au rudimentaire
Qui sait encore où se trouve Cythère ?
Vous avez beau affiner vos critères
La chair s’exhibe en telle quantité
Que tout esprit semble-t-il l’a quittée
Dans le trivial dédale des sphincters
Qui sait encore où se trouve Cythère ?
Pauvre Vénus
Laminée par tant de minus
Où tu habites
Ils s’en branlent belle Aphrodite
A contrario, hélas, – triste inventaire -,
Tu fais si peur à des fous à turban
Que j’en sais même en pays taliban
Qui t’assassinent à coups de cimeterre
Qui sait encore où se trouve Cythère ?
Si terre d’Amour n’existait plus… Sauf l’Amour !!!
Bonjour Arbon, très joli texte, doux amer sur l’amour…