Il y eut au tout début des années 80 un groupe extrémiste français qui s’était baptisé le CLODO (Comité pour la liquidation ou la destruction des ordinateurs). Ce groupuscule anarchiste et anti-industriel considérait les moyens informatiques comme des instruments de répression et de contrôle, et s’était donné pour but de les détruire. Il organisa (et revendiqua) une demi-douzaine d’attentats contre des entreprises informatiques ou des “centres de calcul”.
Evidemment, l’évolution du monde depuis trente ans a de quoi désespérer ses anciens militants. C’est Steve Jobs qu’ils auraient dû prendre pour cible à l’époque. Toute la face de la Terre en eût été changée.
Au lendemain de la mort de cet incroyable bonhomme, je reviens sur ces mots de lui que j’ai déjà – partiellement – cités ( dans un article où apparaissaient les ressemblances surprenantes qu’il avait avec Montaigne ) :
Personne ne veut mourir. Même les gens qui croient au ciel ne veulent pas mourir pour s’y rendre. La mort est pourtant la destination que nous partageons tous. Nul, jamais, n’y a échappé. Et c’est bien ainsi, car la Mort est probablement ce que la Vie a inventé de mieux. C’est l’agent de changement de la Vie; elle élimine le vieux pour faire place au neuf. En ce moment, le neuf, c’est vous. Mais un jour, pas si lointain, vous deviendrez progressivement le vieux, et vous disparaîtrez (…) Votre temps est limité, ne le gaspillez pas à vivre une autre vie que la vôtre. (Steve Jobs, Leçon inaugurale, Stanford University 2005)
salutations des cafards qui adorent ce coin de blog !
Petite correction: ce n’est pas une leçon inaugurale mais un discours pour la remise de diplômes (‘graduation’), énorme cérémonie traditionnelle à la fin de l’année académique aux States, comme en Angleterre. Tout le discours vaut la peine d’être lu ou écouté, il se retrouve partout en ce moment. Je le trouve magnifique et émouvant, surtout étant donné la suite.