C’était le mois de juillet 2004, il faisait froid et gris, et j’étais à l’hôpital. Tu te souviens ? Pendant quelques jours, j’ai partagé ma chambre avec un type qui avait l’air encore plus mal en point que moi. Il venait d’Algérie, il ne parlait pratiquement pas le français, il lançait des regards apeurés, il se demandait ce qu’il faisait là. Toi tu venais me voir, tous les soirs, et tous les matins, et tu apportais des croissants, que je partageais avec lui.
Un jour des infirmiers l’ont emmené, je ne l’ai plus revu. A la vérité, je n’ai pas cherché à avoir de ses nouvelles. J’étais plutôt soulagé d’être seul. J’avais la chance de t’avoir. J’étais confiant, grâce à ta présence. Jamais je n’ai pensé que cet épisode ne se terminerait pas bien. J’ai pris un papier, un crayon, pour t’écrire, dans une chanson dont j’imaginais encore à peine la musique, que j’avais cent milliards de baisers à te donner. C’était un programme raisonnablement ambitieux. La vie a permis que je puisse m’y attaquer dès ma sortie. Je m’y emploie toujours. On n’est pas près de la fin.
Bon anniversaire, mon amour.
Cent milliards de baisers mix
par arbon
Lorsque je reviendrai ma belle
De ce voyage étrange et gris
Que je fais au cœur de moi-même
Dans l’été pluvieux de Paris
Apprête tes seins et tes lèvres
Et ton cœur où je veux poser
En brûlant d’une saine fièvre
Plus de cent milliards de baisers
Lourdes sont les nuits que je passe
Loin de tes bras mon bel amour
Le temps stagne et les heures lasses
Ont terrassé le point du jour
Mais je sais je sais que tu m’aimes
Et que bientôt j’irai poser
Dans tes cheveux un diadème
D’au moins cent milliards de baisers
Prépare-toi douce compagne
A reprendre notre chemin
Je déplacerai des montagnes
Tant que ta main tiendra ma main
Nous marcherons vers les étoiles
Et le ciel verra scintiller
Notre amour immense et sans voile
Et ses cent milliards de baisers
C’est une belle déclaration d’amour !
Là, c’est magnifique… Vous avez su trouver les mots.
Une chanson magnifique, merci.