A quoi reconnaît-on un HEC ?

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La devise d’HEC (dans sa version française originale), c’est : “Apprendre à oser”. Bon. Je ne suis pas certain que ça s’apprenne, mais pourquoi pas ?

Soucieux du rayonnement international de leur belle et grande école, ses responsables ont souhaité traduire cette devise en anglais. Elle est devenue : “The more you know, the more you dare ®” (Plus on sait, plus on ose, avec un enregistrement au titre de la propriété intellectuelle). Et là je dis: -Ça, c’est osé !

Car comme le disait Audiard dans les Tontons Flingueurs : “Les cons, ça ose tout : c’est même à ça qu’on les reconnaît.”

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Clo

Un excellent exemple de la devise d’Audiard…et non d’HEC est donné par son confrère Francis Veber dans le Dîner de cons. Juge-t-on une entreprise audacieuse en fonction des risques et du but
poursuivi, ou bien par les méthodes et les titres de l’entrepreneur ? Grâce à l’inoubliable Villeret, ce « Case Study » cinématographique démontre que pour OSER il faut dans ce cas exemplaire
détenir une bonne couche… et une dose certaine d’inconscience (cas général).
A ce niveau, c’est inné ; cela ne s’apprend pas.
On voit aussi combien il est aisé de trouver à l’AUDACE autant de connotations négatives que positives. La tête brûlée, comme le saint seront qualifiés de la même manière – la folie de leur
entreprise les rapproche . Là réside toute l’ambivalence du mot aux yeux de l’honnête homme en particulier. Mais faut-il nécessairement opposer la FOLIE et la RAISON ? Nous sommes français et
cartésiens, la raison chez nous est raisonnante et raisonnable (a priori sans passion – à la recherche de la juste mesure) !
Voilà peut-être l’audace d’HEC (que tu illustres à plus d’un titre ): lutter contre nos démons en réconciliant l’intelligence & la force morale avec le brin de folie nécessaires pour
entreprendre. Témoin d’une certaine réussite dans l’application de ce projet pédagogique le rang prestigieux et la réputation de l’école – à moins d’en créditer exclusivement son recrutement
élitiste.

Clo

En cherchant le mot audace, terme au demeurant fort ambigu , je suis tombée sur cette tirade de Victor Hugo dans les Misérables :
« Oser; le progrès est à ce prix. Toutes les conquêtes sublimes sont plus ou moins des prix de hardiesse. Pour que la révolution soit, il ne suffit pas que Montesquieu la pressente, que Diderot la
prêche, que Beaumarchais l’annonce, que Condorcet la calcule, qu’Arouet la prépare, que Rousseau la prémédite; il faut que Danton l’ose. Le cri : audace! est un Fiat Lux. Il faut, pour la marche en
avant du genre humain, qu’il y ait sur les sommets en permanence de fières leçons de courage. Les témérités éblouissent l’histoire et sont une des grandes clartés de l’homme. L’aurore ose quand
elle se lève. Tenter, braver, persister, persévérer, s’être fidèle à soi-même, prendre corps à corps le destin, …
Bon c’est un peu emphatique et déclamatoire… c’est pas du AUDIARD c’est du HUGO (Les Misérables, t. 1, 1862, p. 707).
Et on sait auquel des deux va ta préférence.

Jacques Langlois

Ce qui est particulièrement stupide – mot que je préfère à celui de “con” en ma qualité de membre de l’association “Halte à l’Expansion de la Connerie” et en fervent auditeur de Brassens – , bref,
ce que je trouve stupide dans la transcription de cette devise, c’est qu’il est ordinairement admis que la langue anglaise est plus concise que le français et que là, la prestigieuse école traduit
en huit mots ce qui tenait en trois!