A cause des moustiques

A peu près contemporaine de Chaussée d’Antin, et écrite il y a exactement dix ans, voici A cause des moustiques, sur une musique de Raphaël Bancou. C’est une chanson totalement fantaisiste. On y est loin du paludisme et des combats de Bill Gates, c’est plutôt un remake inversé de Greystoke. 

En 2002, je n’avais pas encore décidé de changer de vie pour devenir chanteur. Je me trouvais sur la lancée de Web Love Story (Pornella Candy), je baignais totalement dans un imaginaire de comédie musicale, ce qui explique peut-être ces inventions ou ces réinterprétations de personnages comme le clochard, ou Tarzan, et leur côté BD.

Moi Tarzan et toi Jane
Je veux conter l’histoire
Si difficile à croire
De notre hymen
C’était bien loin d’ici
En plein cœur de l’Afrique
Ca me rend nostalgique
D’évoquer tout ceci
Des plantes carnivores
Parsemaient les chemins
Des boas constrictors
S’alanguissaient au loin
De gentils cannibales découvraient leurs dents
Et les hippopotames reniflaient bruyamment

Tu accompagnais une ex-
Pédition scientifique
Anthropologique
Conduite par ton ex
Dans la chaleur touffue
Vous marchiez avec peine
Tandis que sans problème
Sans que nul ne m’ait vu
Glissant de liane en liane
Parcourant sans un bruit
La canopée diaphane
Je vous avais suivis
Jusqu’à ce que le soir tombé vous dressiez le camp
Et que chacun sous sa tente rentre calmement

Mais… A cause des moustiques
Tu n’arrivais pas à dormir
Terreur acoustique
Ils n’arrêtaient pas de vrombir
Petite cause et grands effets
Hors de ta tente tu t’es jetée
Moi j’ai voulu te protéger
Mon dieu quelle mouche t’a piquée
De te laisser serrer serrer
De te laisser aimer
Jusqu’au lendemain
Jusque sur le coup des six o’clock
Quand l’étreinte a pris fin
T’étais toute en eau et en cloque(s)

Tarzan-et-Jane.jpg

Et quelques mois plus tard
Rentrés en Angleterre
Grosse colère de ton père
C’était à prévoir
Il écumait de rage
Ayant perdu son flegme
Crachait des apophtegmes
Exigeait le mariage
De gros rhododendrons
D’obèses azalées
Composaient le buisson
Où nous buvions le thé
Moi sous les branches des saules je prenais mon bain
Des gouvernantes aux joues roses berçaient les bambins

Mais… A cause des loustics
Tu n’arrivais pas à dormir
Deux jumeaux toniques
Qui n’arrêtaient pas de vagir
Petite cause et grands effets
Hors de ta tente tu t’étais jetée
J’avais voulu te protéger
Mon dieu quelle mouche t’avait piquée
De te laisser serrer serrer
De te laisser aimer 

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Moutisque comestible

Un joli poème et en parlant des moustiques je viens de me faire bouffer la jambe!