La mondialisation provoque partout dans le monde une rétractation des peuples sur leur identité, réelle ou fantasmée. Chaque groupe se sent menacé par les autres. L’idée d’accueil, d’ouverture, de brassage, de mixité perd de sa force à mesure qu’elle semble s’accomplir dans les faits. Le refus d’être dilué ou mélangé s’affirme. Chaque nation ressort de ses greniers ses vieux étendards, ses mythes fondateurs, ses fiertés chauvines. On fourbit ses armes, on astique les épées. Il flotte dans l’air une envie d’en découdre qui alimente un sourd désir de guerre naguère inconcevable.
Bizarrement, tout cela rehausse l’éclat de ce splendide printemps, dont on pourrait plus tard se souvenir comme d’une époque heureuse, parée des couleurs intenses et de la vive nostalgie d’une avant-guerre.
J’ai le même sentiment diffus… mais d’aucuns nous taxeront de pessimistes…