Vaporisation urinaire

Je me trouvais dans un endroit que je ne connaissais pas. En Russie peut-être, ou dans un pays balte, face à un chemin qui partait vers des dunes. Derrière moi, à une cinquantaine de mètres environ, passait une route dont j’imagine qu’elle longeait la côte, de loin. Elle était partiellement ensablée et il n’y passait qu’une ou deux voitures par heure. Je ne sais depuis combien de temps j’étais là, trois voitures peut-être. Il y avait du vent. J’étais seul, avec une très grosse envie de pisser.

J’ai ouvert ma braguette. A peine avais-je commencé d’uriner que deux 4×4 se sont arrêtés sur la route. Quatre hommes en sont sortis, genre paramilitaires, lunettes de soleil, pantalons treillis, chemises blanches à manches courtes. Ils m’ont regardé de loin. Ça n’a pas interrompu ma miction. J’ai pivoté légèrement, pour me placer perpendiculairement à la direction du vent, qui soufflait violemment vers eux. Ils ne bougeaient pas. Mon jet s’est brisé en milliers de gouttelettes, une vaporisation impeccable, parfaite, inespérée, qui s’allongea jusqu’à eux en un panache scintillant, enveloppa leurs silhouettes, tandis que je pissais sans fin, sans fin, face au sable et aux hautes herbes.

Réveil, avec une vessie à soulager d’urgence.

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Bruno SÉRIGNAT

… mais apparemment pas d’adénome prostatique (pas encore ?)