Une nuance du bizarre

Il se donne en ce moment à Paris un spectacle qui « revisite » le baroque musical en piano-voix. Le pianiste y est excellent, mais malgré une critique élogieuse, le reste ne m’a guère enthousiasmé.

Il est vrai que le baroque est par définition imparfait. Un avant-propos que l’on nous fait entendre juste avant le spectacle nous rappelle (et en l’occurrence m’apprend) que le terme, utilisé à l’origine en joaillerie, qualifie les perles dont la rondeur approximative ne permet pas qu’on les vende à la pièce mais au poids, en vrac, en sachets.

L’idée de forme irrégulière irriguerait ainsi inconsciemment l’art baroque, en l’opposant à la pureté classique. Mon dictionnaire en propose d’ailleurs, en architecture, cette étonnante définition : le baroque, y est-il écrit, est « une nuance du bizarre ».

Une « nuance du bizarre » : voilà une expression singulière ! Mon dictionnaire lui-même deviendrait-il baroque ? Plutôt que Littré ou Larousse, on imagine ces mots sous la plume de Michel Audiard ou d’Albert Simonin.

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