Songeries

Signe que les choses, avec le covid-19, vont mal : nous voici strictement confinés dans nos gîtes. Tel le lièvre de La Fontaine, cela me rend songeur. « Car que faire en un gîte à moins que l’on ne songe ? »

Signe que les affaires du monde ont résolument quitté leur cours normal : non seulement l’Allemagne a fermé ses bordels, mais le Nevada a fermé ses casinos. Que faire à Las Vegas à moins que l’on ne joue ?

Signe que la nature se fout pas mal de nos problèmes : les prés fleurissent, les arbres verdissent, le printemps éclate. Que faire, quand on est bourgeon, à moins que l’on n’éclose ?

Signe que le moment peut être néanmoins utilisé avec profit : Shakespeare se trouvait en quarantaine pour cause de peste lorsqu’il écrivit le Roi Lear et Macbeth. Et que faire, quand on est Juliette, à moins d’aimer Roméo ?

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Éric Padieu

En me promenant aujourd’hui dans les rue de Dijon (j’avais trouvé la plus plausible parmi les 5 cases cochables de l’attestation obligatoire), je croisai quelques rares autres piétons qui marchaient en silence, chacun à son affaire.
Ils marchaient un peu comme des robots, d’un pas certain.
Sans contact, puisque c’est de ça qu’il faut se prémunir. Mais sans sourire ni regard pour autrui, ce qui ne coûte aucune prise de risque de transmission épidémique.
« …les tourterelles se fuyaient… » songeais-je.
Pour la suite, allez écouter La Fontaine (dans l’excellente version d’Arbon, bien sûr)

Brian Thompson

On n’est donc pas le centre de l’univers? Tout continue sans nous? Ça laisse rêveur…