Sans elle

​À force de vivre à tout instant avec elle, tous les jours, toutes les nuits, quand il m’arrive malgré tout d’être pour quelques jours séparé d’elle, ce qui m’entoure change de couleur. En quelques heures, tout prend des teintes plus sombres. La solitude, que j’aimais autrefois, laisse pénétrer en moi des humeurs irisées de nostalgie existentielle. C’est comme si je nageais, au crépuscule, dans une eau déjà nocturne, le long de rochers déjà noirs. Les choses de la vie (faits, gestes, pensées), prennent des miroitements obscurs.

Et je me demande si j’ai oublié, ou si c’est là, sans elle, la véritable couleur du monde.

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