Ronfler à l’aube

Après la nuit noire, vient l’aube. C’est habituellement le moment où je me rendors, ce qui est calamiteux si l’on veut bien considérer la délicatesse infinie de ces instants d’avant l’aurore, quand une première étoile s’éteint, que le jour n’est encore qu’une idée hésitante, que l’on attend le chant d’oiseau tout neuf qui sortira du silence de la terre, et que la couleur revient à pas de rosée.

La promesse de l’aube © Caroline Halley des Fontaines

C’est à ce moment-là qu’il faudrait veiller, c’est là qu’il faudrait, debout face à l’horizon, regardant l’orient, frémir de l’immense et fragile beauté du monde… Au lieu de quoi une certaine indolence, couplée à la vie citadine, a fait de moi un abruti de ronfleur.

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