Révolutionnaire assis

Un mien ami, poussé par les circonstances à faire un retour sur lui-même, évoque dans un courriel qu’il m’a adressé « les esthètes qui comme nous ont préféré prêcher la révolution assis que se lever pour la faire ». La remarque m’a amusé. Lui, en prêcheur révolutionnaire, d’accord : il fut rebelle dès sa jeunesse, punk de la première heure, vrai marginal toute sa vie durant. Moi, l’image paraîtra cocasse à beaucoup.

Il y a pourtant une vérité dans cette phrase, et elle est à trouver dans le mot assis. Je crois profondément que si une révolution est possible, elle se fera assis. Il faut se retirer de l’agitation du système, ne plus l’alimenter, refuser d’avancer avec lui : s’asseoir. Sortir du cycle action – réaction. Se mettre à l’écart si possible. Et opposer, comme j’en ai souvent parlé et comme le confinement partiellement nous l’enseigne, l’otium au negotium, l’épanouissement personnel à l’impératif marchand.

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AGUERRE G.

Merci de le dire si bien!