Qui suis-je ?

Le titre de ce blog m’arrête ce matin. Mais qui est Arbon ? Je ne fais pas souvent l’effort de répondre à la question. Je ne sais pas comment l’aborder. Qu’est-ce que ça veut dire, qui es-tu ? La question se pose-t-elle seulement ? Montaigne a passé sa vie à courir après son qui suis-je sans jamais vraiment l’attraper. “Je” est réflexif. “Je” n’existe que sous un regard, le mien ou celui des autres. “Je”, en vérité, est un jeu de regards : labile, divers, complexe, miroitant. Comme l’eau scintillante d’un fleuve. Monet a passé sa vie à peindre les reflets de la Seine, et à rechercher son “je” de lumière dans les meules de foin et les nymphéas.

monet seine à argenteuilMonet, le bassin d’Argenteuil

Monet a peint la Seine en bleu, en gris, en blanc, en orange. Question de moment, de circonstances, d’éclairage. Pourtant c’est toujours la Seine. “Je” est un jeu de regards, mais on pourrait dire aussi que c’est un jeu de cartes, ou d’échecs. Les couleurs et les valeurs varient. “Je” est tout à la fois, de façon distincte et indissociable, roi de trèfle, valet de cœur, trois de carreau ; ou pion, fou, dame blanche et cavalier noir.

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