Qu’est-ce qu’un galant ?

Dans la fable publiée hier, La Fontaine qualifie le singe et le chat de « galants », alors qu’ils s’affairent à dérober des marrons, et n’exercent aucune activité relevant de la galanterie au sens moderne. Ni charmeurs, ni séducteurs, ni amoureux. Ils se contentent de faire des mistoufles.

Car un galant, à l’origine, c’est quelqu’un qui est en train de galer. Galer est un ancien verbe qui n’a rien à voir avec galérer, c’est même quasiment l’inverse : il signifiait prendre du bon temps, mener joyeuse vie, se dissiper en plaisirs. C’est ainsi que l’entend Villon, qui regrette dans son Testament de n’avoir pas étudié « au temps de sa jeunesse folle » : Je plains le temps de ma jeunesse / Auquel j’ai plus qu’autre galé.

Et le dictionnaire étymologique que je consulte rapproche d’ailleurs galer du mot francique wala, bien, (qui donnera en néerlandais wel et en anglais well), et du verbe walare, être bien, et même, plus justement, « se la couler douce ».


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Muriel

Alors quelque part, les galants sont des glandeurs, qui prennent du bon temps à manger des marrons… ou des glands…
Notamment lorsqu’il emmènent les porcs à la”‘glandée” dans les forêts de chênes .
Et l’on peut imaginer que, disposant d’un surcroît de temps, ils cherchaient à plaire aux femmes par leurs manières.
Un rapprochement inattendu apparaît alors dans la relation qu’entretiennent les galants et les glandeurs aux femmes et aux cochons !

En tous cas des deux galants mis en scène par La Fontaine, il n’y en a qu’un qui “tire les marrons du feu” , c’est le singe.
D’où l’on voit que l’expression employée ne nos jours ‘tirer les marrons du feu” a une signification inverse de celle que met en exergue le fabuliste “tirer les marrons du feu par la patte du chat”, il y a deux comparse, et c’est le chat qui est dupé, le singe est un malin !