Que musique

Michel Legrand est mort. En lisant les hommages qui lui sont rendus, on comprend ce qui a fait de lui un musicien exceptionnel. Au départ, il y a un enfant solitaire de quatre ans qui reconstituait d’oreille, au piano, les chansons de Charles Trénet qui passaient à la radio. Puis ce sauvageon surdoué entre au conservatoire quand il a neuf ans. Il y est éduqué par les meilleurs professeurs. A vingt ans, il a rencontré Stravinsky et Boulez, il sait tout faire, et il est libre. Arrangeur de génie, il bifurque vers le jazz, et écrit bientôt pour le cinéma. Une seule maîtresse : la mélodie.

L’un des personnages des Demoiselles de Rochefort confie dans une chanson « Je n’étais amoureux que de croches ou de rondes (…) Pour une mélodie j’aurais trahi mon père, je n’étais que musique ». C’est son double. C’est lui.

Des mélodies inoubliables, Michel Legrand nous en laisse un magnifique bouquet. Parmi les plus célèbres, il y a le thème des parapluies de Cherbourg. Et si l’on veut comprendre ce qu’est une mélodie véritable, éprouver sa finesse et sa robustesse, il faut regarder l’extrait video ci-dessous, et écouter comment ses subtilités se déploient en passant du classique à la valse musette et du jazz au tango.

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Laurent

merci cher Jean Pierre de ce magnifique témoignage du génie de Legrand. A partir d’une telle démonstration de ce que veut dire une MELODIE, on voit que nombre de pseudo “succès populaire” récents ou non auraient du mal à passer la rampe de 7:54 d’un test à l’effort pareil en provoquant une jubilation identique…Vive la Mélodie, Vive Legrand et …Vive Arbon!