Politique et quadrature du cercle

La politique ressemble de plus en plus à une recherche effrénée de la quadrature du cercle (comment concilier toujours plus de croissance avec la préservation de la planète ? comment offrir davantage de services publics avec moins d’impôts ? etc.) Et à mesure que les aspirations des citoyens sont de plus en plus contradictoires, leur conviction que ces contradictions n’en sont pas est de plus en plus affirmée. Dans l’éternelle confrontation entre les croyances et la raison, cette dernière n’a jamais été aussi mal en point. Je puis désormais affirmer que la Constitution n’existe pas, ou que la création s’est déroulée exactement comme il est décrit dans la Genèse, ou que la Terre est plate, sans sombrer totalement dans le ridicule. Grâce aux réseaux sociaux, je trouverai toujours des personnes dont les arguments conforteront mon point de vue, et me permettront de brocarder celui des autres.

Tant que la confusion est confinée au citoyen de base comme moi, la chose est triste, mais ses conséquences sont limitées. Cependant lorsque la négation de la logique ou le rejet de faits scientifiquement établis devient une base d’action pour les gouvernants, c’est plus grave. L’inénarrable gouvernement britannique a poursuivi pendant deux ans un “Brexit” irrationnel, où l’on pouvait rétablir les frontières avec l’Union européenne, sans les rétablir avec l’Irlande (qui fait partie de l’Union). L’absurdité de cette position a inévitablement conduit à l’ornière dans laquelle il se trouve aujourd’hui enfoncé. Quant à Donald Trump, comme on lui remettait récemment un rapport scientifique (émanant de sa propre administration) qui démontrait la réalité du réchauffement climatique, il a déclaré : — I don’t believe it. Fermez le ban. L’avenir de la Terre comme celui de l’Angleterre dépendent de quelques personnes dont tout porte à croire qu’elles ont perdu le sens commun.

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SERIGNAT Bruno

Donald Trump a été élu pour relancer l’économie américaine et c’est ce qu’il fait, d’où sa probable réélection dans deux ans. Mme Theresa May essaie de mettre en application la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne comme le veut la démocratie puisque la décision émane d’un vote populaire et souverain : il lui faut beaucoup de courage pour affronter les technocrates bruxellois qui, eux, ne sont pas élus. Quant à l’avenir de la planète et au réchauffement climatique (dont, contrairement à ce qui est dit, on n’est pas certain de la réalité et, en tout cas, de la responsabilité humaine), peut-être faudrait-il demander aux grands pollueurs (Chine, Inde, USA) ce que, eux, ils comptent faire ? Pour mémoire, la pollution d’origine française est estimée à moins de 1% du total ce qui est négligeable. Sauf que, si la Chine et l’Inde augmentent leurs coûts pour lutter contre la pollution, cela ne plaira pas aux grandes sociétés occidentales qui verront leurs profits baisser…
P.S. : d’éminents spécialistes du sujet – bien plus nombreux qu’on veut bien le dire – contestent le GIEC et ses conclusions “alarmistes” mais ils sont priés de se taire ; n’ayant aucune compétence en la matière, je me propose de ne pas trancher : depuis le nuage de Tchernobyl qui s’arrêta à nos frontières, je reste extrêmement prudent face aux affirmations officielles.