Paul Lafargue

Paul Lafargue

En faisant quelques recherches sur Paul Lafarguej’ai découvert une chanson de Moustaki que je ne connaissais pas. Il l’a intitulée le Droit à la paresse, en hommage simple, sincère, et touchant à « celui qui, peut-être, a été [s]on premier et [s]on unique maître », et que par discrétion, et parce qu’ « il n’était pas de ceux qui entrent dans l’Histoire », il ne nomme pas.

Il se peut que sur l’Histoire, Moustaki ait jugé trop tôt. Sans doute, lorsqu’il écrivit la chanson au début des années 70, Lafargue était-il largement ignoré. Mais les choses changent. Les débats récurrents sur la destruction du travail, l’avènement des robots et de l’intelligence artificielle, les réflexions sur le revenu universel ont quelque peu remis en lumière la pensée originale et forte de cet homme libre, et courageux.

« Mort de son propre choix, ni trop vieux, ni malade » : c’est en passant, et avec beaucoup de délicatesse, que Moustaki évoque les circonstances de sa fin : Paul Lafargue s’est suicidé à 69 ans, en 1911, en compagnie de sa femme Laura Marx. Il a laissé ces lignes : « Sain de corps et d’esprit, je me tue avant que l’impitoyable vieillesse qui m’enlève un à un les plaisirs et les joies de l’existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres. »

« Il rêvait d’une vie que l’on prend par la taille / Sans avoir à la gagner comme une bataille. » Vient toujours un moment, toutefois, où l’on a une bataille à livrer, et où l’on sait qu’elle sera perdue.

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