Passez quand vous voulez

Eh bien, les figures qui ont peuplé ma jeunesse et parfois un peu plus (sans toujours susciter mon admiration) continuent à disparaître à un rythme soutenu. Ces derniers jours, Jacques Chirac, Marie Laforêt, Raymond Poulidor…

Bientôt, comme pour tous ceux qui les ont précédés, passée une courte période d’agitation sur les réseaux et dans les medias, leur trou se refermera (car à l’encontre du “vieux” Brassens, je déclare que le trou se referme), et le silence les enveloppera plus ou moins définitivement. Une amie de Samuel Beckett, venue se recueillir sur sa tombe le jour du dixième anniversaire de sa mort, raconte qu’il n’y avait rien ni personne, « seulement quelques fleurs fanées — et une banane ».

L’occasion de méditer rêveusement une fois encore sur ce constat désabusé de La Bruyère : « Qui peut avec les plus rares talents et le plus excellent mérite n’être pas convaincu de son inutilité quand il considère qu’il laisse en mourant un monde qui ne se sent pas de sa perte, et où tant de gens se trouvent pour le remplacer ? »*

* La Bruyère Les caractères, Chapitre II, Du mérite personnel

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Bertrand de Foucauld

Cher Jean-Pierre,
je te recommande ce livre de Nathalie Saracco : “Aux âmes citoyens! – Apocalyse now”, chez Salvator. Tu as raison : l’homme ne peut se sauver lui-même; la raison le montre en de nombreux exemples.